Quand l’allaitement est douloureux (partie 2)
La douleur au sein ou au mamelon chez une mère allaitante n’est jamais normale et ne devrait pas être ignorée sous prétexte qu’elle est insignifiante ou qu’elle ne vaut pas la peine d’être examinée. La douleur au sein et au mamelon a toujours une cause – la plupart du temps liée à la façon dont le bébé prend le sein – elle devrait être examinée et traitée de manière appropriée.
Pour l’article sur les mamelons douloureux: Douleur au mamelon
De nombreux médecins considèrent qu’une douleur dans le(s) sein(s) d’une mère qui allaite est une mastite. C’est faux. Il existe d’autres facteurs qui peuvent causer une douleur aux seins, et un traitement antibiotique n’apportera pas d’amélioration pour la plupart d’entre eux.
Seins douloureux
Pour quelles raisons les mères ont-elles les seins douloureux?
Douleur référée ou douleur irradiante
Une cause fréquente de la douleur dans le sein est ce qu’on appelle généralement la douleur référée ou également douleur irradiante. Le terme de douleur référée décrit une douleur dont l’origine est ailleurs que là où elle est ressentie – dans le cas d’une mère qui allaite, l’origine de la douleur mammaire vient d’une douleur au niveau du mamelon. De la même manière qu’il est courant pour une personne souffrant d’angine de poitrine (douleur dans la poitrine due à une diminution du flux sanguin vers le cœur) de ressentir la douleur non seulement dans la région du cœur, mais aussi dans le bras et même jusqu’à la main. En fait, il arrive que cette douleur soit ressentie seulement dans le bras et la main.
On retrouve fréquemment un autre exemple de douleur référée chez les femmes enceintes qui souffrent souvent d’un reflux d’acide gastrique dans l’œsophage, mais peuvent ressentir de la douleur uniquement au niveau du cou.
Ainsi, la douleur du mamelon (lien : https://ibconline.ca/painful-breastfeeding1/) peut être ressentie dans le sein et parfois seulement après que le bébé ait lâché le sein. Cette douleur pourrait être une douleur référée ou douleur irradiante . Mais ce n’est pas la seule cause.
Vasospasme
Le vasospasme, souvent appelé syndrome de Raynaud, peut être une autre cause de douleur référée et peut être ressenti dans le mamelon qui a été retiré de la bouche d’un bébé et que la température du mamelon baisse. Lorsque le bébé a quitté le sein, le mamelon devient blanc à cause de la diminution du flux sanguin vers le mamelon et revient ensuite à sa couleur d’origine une fois que les vaisseaux sanguins se dilatent de nouveau. Cela résulte en général d’un traumatisme du mamelon. Les mères qui ont le syndrome de Raynaud sans être enceinte ou allaitante ne semblent pas avoir une incidence plus élevée de vasospasme du mamelon. La cause de du vasospasme doit être examinée et traitée, ce qui implique le plus souvent de corriger la prise du sein par le bébé, et de vérifier un éventuel problème de frein de langue chez le bébé, un frein de langue peut causer un souci de prise du sein non optimale. L’utilisation de la «pommade tout usage pour les mamelons» (lien : https://ibconline.ca/information-sheets/all-purpose-nipple-ointment-apno/) peut être d’une aide considérable, le temps que des mesures plus définitives soient mises en place pour corriger le problème. Regardez notre vidéo qui montre à quoi ressemble un vasospasme.
Vidéo 1: Le bébé vient de lâcher le sein. Le mamelon de la mère, initialement rose, devient blanc sous nos yeux. Ce blanchiment du mamelon est causé par la constriction des vaisseaux au niveau du mamelon, provoquant de la douleur chez la mère, une brûlure. Petit à petit, le mamelon redevient rose, et durant cette période, la mère a ressenti une douleur lancinante. Tous les vasospasmes ne génèrent pas exactement la même douleur. Par exemple, la douleur ressentie lorsque le sang revient dans le mamelon peut ne pas être pulsatile et est parfois même absente.
Les ampoules de lait peuvent également causer une douleur qui irradie dans le sein et le point blanc sur le mamelon peut passer inaperçu ou être ignoré.
Dans tous ces cas, la correction de la prise du sein et le traitement avec la «pommade pour mamelon tout usage» entraîneront une diminution de la douleur mammaire.
Seins douloureux dans les jours suivant la naissance
Engorgement douloureux
Nous ne sommes pas d’accord avec le fait qu’un engorgement douloureux le troisième ou le quatrième jour après la naissance soit “normal” et même une bonne chose parce que “cela signifie que vous fabriquez beaucoup de lait”. Nous n’y croyons pas/ Nous pensons que cet engorgement douloureux, qui n’est rien de plus que des seins pleins, n’est pas normal et ne devrait pas être considéré comme normal ou comme une bonne chose. Parfois, le gonflement des seins est si sévère et si douloureux que les mères décideront de ne pas allaiter. Ceci est malheureux car ce problème est évitable et guérissable si cela se produit.
Pourquoi les mères ont-elles un tel engorgement? Fondamentalement, parce que le bébé ne prend pas bien le sein pendant les premiers jours. Afin de prévenir ce type d’engorgement douloureux, il faut que le bébé acquiert aussi vite que possible une bonne prise du sein . Cette approche commence par la reptation, c’est-à-dire permettre au bébé de ramper vers le sein alors qu’il est en peau-à-peau avec sa mère immédiatement après la naissance. Un bébé qui n’est pas trop affecté par les médicaments donnés à la mère pendant le travail et l’accouchement et qui est placé nu sur la poitrine de sa mère rampera spontanément jusqu’au sein et tètera sans aide si on lui donne suffisamment de temps. Cette pratique est un départ important pour l’allaitement maternel et permettrait d’éviter de nombreux problèmes d’allaitement au cours des premiers jours et après.
Douleur aux seins et aux mamelons dans les premiers jours après la naissance
Les mères, en particulier celles qui sont mères pour la première fois, mais également les autres, ont besoin d’une bonne information et de soutien dans les premiers jours pour s’assurer que le bébé a une bonne prise du sein. Et les mères ont particulièrement besoin d’aide si elles disent que leurs mamelons sont douloureux. Le personnel hospitalier ne doit pas accepter qu’il soit «normal» que l’allaitement fasse mal et la douleur ne doit pas être ignorée, même au jour 1.
Lorsque les mères se plaignent de la douleur, le bébé ne doit pas être retiré du sein puis remis au sein encore et encore. Einstein a nié avoir dit que “la folie est de faire la même chose encore et encore, et s’attendre à un résultat différent”. Mais du point de vue de la mise au sein, cette phrase est d’application. En remettant le bébé au sein, l’enlevant à nouveau, puis en l’y remettant,… la mère éprouve plusieurs mises au sein douloureuses au lieu d’une seule.
Souvent, la prise du bébé peut être améliorée en exerçant une pression vers le bas sur le menton du bébé pour lui faire ouvrir plus largement la bouche et / ou en déplaçant le bébé de manière asymétrique, ce qui peut être fait sans retirer le bébé du sein (voir la vidéo 2, ci-dessous).
Le bébé peut également être rapproché du sein afin d’éviter que la prise ne soit “peu profonde”. Augmenter le flux de lait vers le bébé peut fortement contribuer à améliorer la douleur au niveau des seins et des mamelons, car l’augmentation du flux de lait contribue à l’amélioration de la prise. Et la compression des seins peut également aider en augmentant le flux de lait pour le bébé. Une bonne prise améliore le flux de lait pour le bébé, mais un bon flux de lait améliore également la prise du sein (cercle «vertueux»). Voir la vidéo 3.
Vidéo 2: Il est possible d’améliorer la prise sans enlever le bébé du sein. En demandant à la mère de pousser avec son bras le derrière du bébé (les fesses) en direction de sa poitrine, le bébé obtient une prise plus asymétrique. Si vous regardez attentivement, vous pouvez voir que le bébé commence aussi à mieux boire en faisant de plus longues pauses au niveau du menton.
Vidéo 3: Cette vidéo montre un bébé qui vient à peine d’être mis au sein. Il tète mais ne reçoit presque pas de lait. Pourtant, lorsque le lait commence à couler, la prise du bébé s’améliore au point que nous pouvons la considérer comme une bonne prise du sein.
Si la douleur est intolérable, des analgésiques tels que l’ibuprofène peuvent être utilisés pour aider la mère à continuer à allaiter tout en solutionnant et en traitant la cause de la douleur.
Emmaillotage du bébé, manque d’observation des premiers signes de faim du bébé
Dans de nombreux hôpitaux, et peut-être même chez les bébés nés à la maison, les bébés sont souvent emmaillotés, de sorte qu’ils ne se réveillent pas aussi souvent qu’ils le feraient normalement s’ils ne l’étaient pas. On a montré que l’emmaillotage était nocif, car il est contraire aux besoins du bébé – c’est-à-dire le contact direct en peau à peau. De nombreuses études, en voici quelques-unes, ont démontré au cours des années la valeur du contact en peau à peau pour les bébés prématurés et pour les bébés nés à terme, qu’ils soient en bonne ou moins bonne santé. Les bébés emmaillotés sont en réalité des bébés qui sont séparés de leur mère par des couches de tissu et qui en conséquence ne perçoivent pas la régulation et les signaux fournis par le corps de la mère. Les bébés emmaillotés dorment plus longtemps qu’ils le feraient physiologiquement, ils dépensent beaucoup plus d’énergie à essayer de réguler leur température, ils mettent plus de temps à exprimer qu’ils sont prêts à être nourris, et des repas peu fréquents peuvent empêcher le bébé de manger aussi souvent qu’il le voudrait ou aussi souvent qu’il le faudrait pour bien établir un allaitement. Il en va de même pour l’utilisation de la tétine qui retarde les tétées du bébé et masque les signaux de faim.
Cette vidéo montre un bébé âgé de 24 heures. La mère a l’impression que le bébé venait d’être nourri et qu’il n’avait pas faim. Mais le bébé était lourdement emmailloté, et en conséquence endormi. Une fois l’emmaillotement enlevé, il pleurait et avait manifestement faim. Il a pris le sein et a bien bu.
Vidéo 4: Ce bébé était tellement emmailloté qu’il n’a donné aucun signe montrant qu’il voulait se nourrir. La mère était convaincue qu’il avait bien bu au sein. Mais quand on l’a déshabillé, il a montré qu’il n’était pas heureux, qu’il voulait se nourrir plus, il a volontiers pris le sein et a bien tété. Bien que la prise du sein pourrait être meilleure, il boit très bien, comme on peut le voir par les longues pauses au niveau du menton.
Le fait qu’un bébé bébé ne se nourrit pas aussi souvent ou aussi bien qu’il le faudrait a des conséquences: cela peut entraîner un engorgement douloureux le troisième ou quatrième jour lorsque la production de lait augmente. Et cela crée un nouveau cercle vicieux, l’engorgement crée des difficultés à une bonne prise du sein par le bébé.
Comment prévenir un engorgement douloureux?
1. Demander à l’anesthésiste d’éviter de grandes quantités de liquides intraveineux, à moins que cela ne soit absolument nécessaire. Les gros volumes de liquides que les mères reçoivent de façon routinière ne sont pratiquement jamais nécessaires et pourraient être considérablement réduits, voire entièrement évités.
2. Avoir le bébé en peau à peau sur la poitrine de la mère dès la naissance et permettre au bébé de ramper jusqu’au sein et de se mettre à téter sans aide.
3. Obtenir la meilleure prise du sein possible au plus vite après la naissance.
4. Aider le bébé à obtenir plus de lait maternel en utilisant la compression mammaire.
5. Éviter les biberons. Si le bébé a vraiment besoin de suppléments, ce qui devrait arriver rarement, un dispositif d’aide à l’allaitement maternel est une meilleure façon de faire que de donner des biberons. Et les suppléments donnés au doigt ne sont pas une bonne méthode car cela peut être long et fastidieux et le bébé ne prend pas le sein. En fait, tous les suppléments qui ne sont pas donnés au sein devraient être évités.
6. Les bouts de sein ne sont pas la réponse aux problèmes d’allaitement, y compris aux mamelons douloureux ou à un bébé qui n’arrive pas à attraper le sein. Ils ne mènent qu’à un mauvais drainage du sein, et donc ils ne sont pas une manière de prévenir ou traiter un engorgement.
7. Si la mère et le bébé quittent l’hôpital dans les 24 heures, ce qui est maintenant chose courante, les parents doivent savoir comment obtenir de l’aide rapidement. Mais s’ils ont besoin d’aide pratique dès qu’ils quittent l’hôpital, ils avaient aussi peut-être besoin d’aide pratique pendant leur séjour à l’hôpital. Si l’aide était disponible à l’hôpital, le retour à la maison aurait dû être retardé.
Ampoules / canaux bouchés / mastite et parfois, abcès
Ces problèmes se produisent presque toujours lorsque la mère a une très bonne production ou même une production abondante de lait mais que le bébé n’a pas une bonne prise du sein. Et pourquoi le bébé ne prend-il pas le sein correctement?
En raison de:
1. la manière dont le bébé est positionné et prend le sein en bouche.
2. l’utilisation de mamelons artificiels tels que des biberons, des bouts de sein en silicone et des tétines.
3. le bébé souffre d’un frein de langue serré. Certains freins de langue sont évidents, mais beaucoup de freins de langue sont plus subtils et exigent une évaluation plus poussée que la simple observation, et inclut également un toucher sous la langue du bébé, fait par quelqu’un qui sait ce qu’il faut sentir, particulièrement l’aptitude à soulever la langue. Malheureusement, peu de professionnels de la santé, y compris les consultants en lactation, savent évaluer si le bébé a un frein de langue.
Un des nouveaux champs de bataille pour l’allaitement maternel est le déni que le frein de langue puisse être une possibilité dans les problèmes d’allaitement. Dans certains hôpitaux, les pédiatres ont pris la mesure incroyable d’interdire aux infirmières et conseillères en allaitement,sous peine d’être renvoyées, de mentionner aux parents que leur bébé pourrait avoir un frein de langue. Oh, Galilée, qui aurait imaginé que les «scientifiques» du XXIe siècle auraient une telle fermeture d’esprit!
4. La mère a eu une diminution de sa production de lait. D’autre part, il est possible que des ampoules/ des canaux bouchés / des mastites apparaissent parce que la production de lait a diminué. Les canaux bouchés récurrents entraînent une diminution de la production de lait. L’apparition tardive d’une diminution de la lactation n’est pas rare chez les mères qui connaissent des problèmes d’allaitement, comme le bébé qui glisse du mamelon ou tire sur le sein. Le bébé se retire du sein lorsque le flux de lait ralentit, ce qui entraîne un mauvais drainage du sein. En fait, la mère peut penser que sa production de lait est toujours bonne, même «surabondante» parce que ses seins sont souvent «pleins» même douloureusement. Regardez ces vidéos :
Really good drinking avec texte français:
Nibbling, 12 day old avec texte français :
Borderline drinking avec texte français :
Ces vidéos montraent des bébés qui boivent bien au sein ou non (vraiment bien boire, tétouiller seulement ou tétée “à la limite”) . Regardez les vidéos, lisez les textes et regardez à nouveau les vidéos.
D’accord, c’est de cette manière que l’on prévient les canaux bouchés, les mastites et les abcès mammaires, mais comment faire face à ces problèmes j’y suis confrontée en ce moment?
Il semble que le canal bouché et la mastite soient fondamentalement le même problème, à différents degrés de gravité. Dans les deux cas, il semble que le même mécanisme soit en cause, mais à une échelle différente. La mère dispose d’une production de lait abondante mais le bébé n’a pas une prise de sein optimale. Par conséquent, une partie du sein n’est pas vidé du lait maternel aussi bien qu’il devrait l’être. Le lait qui reste dans une zone particulière du sein entraîne un gonflement et les tissus environnant sont sous pression, ce qui entraîne une inflammation à différents degrés de sévérité.
Dans tous les cas, les canaux bloqués et les mastites vont souvent s’améliorer sans traitement spécifique, c’est-à-dire des antibiotiques. La mère doit continuer à allaiter du côté affecté, bien que parfois le bébé refuse le sein à cause du gonflement et de la difficulté à prendre le mamelon en bouche. Il faudra alors apporter de l’aide à la mère pour mettre le bébé au sein.
Parfois, la mère aura une douleur telle qu’elle ne peut pas supporter de mettre le bébé sur ce sein. Dans ce cas, des analgésiques tels que l’ibuprofène ou d’autres médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens peuvent être utilisés pour aider la mère à continuer à allaiter. Aider le bébé à continuer à prendre le sein va en fin de compte contribuer à une guérison plus rapide des symptômes. Améliorer la prise du sein est un moyen de prévenir les canaux bouchés récidivants ou la mastite.
Se reposer et dormir autant que possible seront très utiles dans cette situation, bien que les jeunes mamans ne puisse pas se reposer autant qu’elles le voudraient.
Souvent, les mères ayant des canaux bouchés ou une mastite ont également des mamelons douloureux, et on devra également prendre en charge ce problème.
Qu’en est-il des antibiotiques?
Même quand la mère a clairement une mastite, avec une boule douloureuse dans le sein, avec une rougeur d’une partie du sein et que la mère a de la fièvre, je recommanderai la prudence avec les antibiotiques. D’abord car souvent ils ne sont pas nécessaires, ensuite car on dit souvent aux mères qu’elles doivent arrêter l’allaitement lorsqu’elles prennent des antibiotiques. Ce qui est faux. Je ne connais aucun antibiotique qui nécessite une interruption de l’allaitement.
Si les symptômes décrits ci-dessus durent depuis moins de 24 heures, je donnerai à la mère une prescription d’antibiotiques, mais en lui demandant d’attendre avant de commencer à les prendre. Si les symptômes s’aggravent visiblement au cours des 12 heures qui suivent, elle devrait commencer à prendre les antibiotiques. Si les symptômes s’améliorent ou restent stables, je vais lui demander d’attendre encore 12 heures et de voir. Souvent, elle va se rétablir sans antibiotiques. En cas de doute, elle devrait commencer les antibiotiques.
Si les symptômes durent depuis 24 heures ou plus sans amélioration, il faudrait commencer les antibiotiques.
Ces durées ne sont pas magiques, il s’agit seulement d’une ligne directrice et chaque mère doit être traitée (ou non), selon sa propre situation.
Les antibiotiques traitant la mastite devraient être choisis en se basant sur le fait qu’elle est presque toujours causée par Staphylococcus aureus, qui est presque toujours résistant aux antibiotiques tels que l’amoxicilline, la pénicilline et l’érythromycine. Si la mastite d’une mère s’améliore avec de l’amoxicilline, il est probable qu’elle se serait améliorée tout aussi rapidement sans amoxicilline.
Lorsque la mastite ne s’améliore pas du tout dans les 24 heures suivant le début des antibiotiques, il peut s’agir d’un Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM). Dans ce cas il faut changer de traitement et commencer un médicament qui fonctionne pour le SARM, le cotrimoxazole, qui est une combinaison de deux antibiotiques très différents, triméthoprime / sulfamethoxazole (TMP / SMX), et donc plus susceptible d’être efficace contre Staphylococcus aureus.
La mastite qui ne guérit pas rapidement ou qui semble s’améliorer mais pas complètement pourrait être un abcès. En présence d’un abcès, à l’examen, on peut généralement dire qu’il y a du liquide dans la masse, et que ce liquide, dans le contexte d’une mastite qui ne s’améliore pas, est susceptible d’être du pus et donc que la mère a un abcès. Cependant, un canal bouché peut, je le pense, parfois se transformer en un galactocèle, aussi appelé un kyste de lait.
Les chirurgiens aiment opérer, c’est “leur truc”. Mais une opération sur un sein allaitant implique souvent des difficultés et de possibles complications. Il existe une meilleure manière de faire que de pratiquer des incisions dans le sein. Les radiologistes d’intervention ont un meilleur traitement. Lire pour en savoir plus sur une meilleure solution de traitement des abcès du sein
Masses dans le sein non mentionnés ci-dessus
Il existe plusieurs types de grosseurs dans la poitrine qui ne correspondent pas à la description clinique de l’un des problèmes ci-dessus. Le cancer du sein n’est généralement pas douloureux dans les premiers stades. Le problème pour la mère allaitante et son médecin est de savoir comment faire face à une masse qui peut nécessiter un examen plus approfondi. Il est préférable d’éviter une intervention chirurgicale sur un sein allaitant si c’est pratiquement faisable. En règle générale, c’est possible.
Vous avez besoin d’aide pour allaiter? Prenez rendez-vous avec notre clinique.
Droit d’auteur: Jack Newman, MD, FRCPC, Andrea Polokova, 2017, 2018, 2020